Ma gouge est incisive je dessine à l’aveugle sans préméditation, juste traverser la surface comme on se fraie un passage dans un fourré. Taillant dans la matière pour faire passer la lumière, car je sais que ce que j’entame deviendra le blanc du papier. La superposition des plaques et la couleur, brouillent un peu plus encore la lecture du dessin initial. On se laisse prendre dans un courant…

Motif végétal ?

« La gravure par la somme de ses contraintes techniques ne laisse pas la part belle au hasard … » Mais j’aime me laisser surprendre par l’impression.

J’intègre progressivement un travail de peinture en l’occurrence des aquarelles dans des estampes (lino et xylogravure en trame de fond) une manière d’appréhender la forme sur un fond et de la faire vibrer. 

C’est bien la première fois que je m’astreins à rester dans un cercle !

 D’une aquarelle à l’autre j’explore.

Autre forme d’exploration, une attention journalière de ce confinement et de ce pouvoir inchangé que je trouve dans la peinture : celui de pouvoir échapper, malgré l’isolement ou la réalité du moment.

Ce que cela va changer? J’espère beaucoup !... Que le confinement aide chacun à se recentrer sur soi même, sur l’essentiel et prenne conscience de sa liberté d’être dans l’instant T.

Je produis des taches comme on sème des graines. Chacune de ces taches est considérée comme une entité à part entière ’’une fleur à butiner’’. 

L’évidement de ces taches : une grande laie de papier aquarelle dont toutes les taches ont été extraites au scalpel, qui laisse des béances et marque  leur absence…